Les tiques sont des parasites externes qui peuvent toucher l’ensemble des vertébrés, même ceux à sang froid. Il en existe 841 espèces à travers le monde. Trois espèces seulement sont fréquemment rencontrées en France et potentiellement dangereuses pour nos chevaux.

Dans nos régions, les tiques vivent principalement dans les milieux forestiers (forêts et bois) et dans les buissons, broussailles et haies des pâtures.  Elles sont présentes toute l’année, et bien que leur pics d’activité se situent au printemps et à l’automne, n’attendez pas les beaux jours pour être vigilants et prendre les mesures nécessaires pour éviter toute infestation.

Au cours de leur cycle de reproduction, les tiques se nourrissent du sang d’un ou plusieurs hôtes selon les espèces de tiques. Leur piqûre est indolore et possible grâce à un rostre puissant, capable de traverser jusqu’à la peau d’un rhinocéros !

C’est au cours du repas que la tique est susceptible de transmettre d’éventuelles maladies dont elle est porteuse. Le risque de transmission est maximum 48 heures après la fixation de la tique sur l’animal.

Son stade de développement se compose de trois stades : larve, nymphe et stade adulte. Pour assurer son développement et sa reproduction, la tique prend un repas sanguin entre chaque stade. Et à chaque stade, la taille et l’espèce de l’hôte change.

En quoi les tiques sont potentiellement dangereuses pour le cheval ?

Bien que toutes les tiques ne sont pas porteuses de maladies, elles servent d’hôtes intermédiaires à des agents pathogènes. Ces agents sont transmis à l’animal hôte lors du repas. La tique une fois avoir mordu sa proie, régurgite régulièrement un surplus liquidien. C’est dans cette dernière phase que la bactérie (l’agent pathogène) pénètre l’organisme de l’hôte.

Chez les chevaux la première maladie qui vient à l’esprit est la piroplasmose.

Tout d’abord, cette maladie est véhiculée par deux espèces : Dermacentor reticulatus et Dermacentor marginatus. Certaines peuvent durant un précédent repas avoir été contaminées par des bactéries potentiellement dangereuses pour la santé du cheval. Seules les femelles porteuses de la bactérie peuvent la transmettre à la prochaine génération. Ces tiques viendront contaminer le cheval au cours d’un repas. Le cheval étant le dernier hôte de la tique. La maladie se distinguent par deux types de protozoaire :

  • Babesia caballi responsable de la babésiose équine (forme pouvant rester entre 1 et 4 ans dans l’organisme du cheval)
  • Theileria equi responsable de la theilériose équine (forme la plus sévère, pouvant rester à vie dans l’organisme du cheval)

Ces deux piroplasmes présentent des symptômes très similaires (ici pour la forme suraiguë) :

  • Anémie
  • Coloration jaune des muqueuses (ictère)
  • Urine foncée
  • Abattement
  • Fièvre
  • Petites tâches rouges sur les muqueuses

Ces signes sont toujours à valider par des examens complémentaires.

Le risque de cette maladie lorsqu’elle se déclare est une forte anémie chez le cheval. Le protozoaire (Babesia ou Theileria) se trouve dans la salive de la tique et a pour cible le globule rouge. C’est dans ce dernier qu’il se multiplie provoquant son éclatement, libérant de nouveaux piroplasmes qui contamineront d’autres cellules sanguines.

Si l’organisme du cheval n’est pas capable de compenser cette destruction surtout si elle devient massive, l’anémie devient sévère. Le globule rouge est un élément important pour la bonne santé du cheval. Il véhicule l’oxygène et évacue le dioxyde de carbone. Si le nombre d’hématie devient trop bas, les cellules recevront moins d’oxygène et verront leur activité diminuée. Ce qui peut se caractériser par un cheval abattu.

Précisons tout de même que des chevaux vivants dans des zones historiquement infestées, développent une forme d’immunité face à ces bactéries. Tous les chevaux ne déclarerons pas une piroplasmose ou simplement des signes légers. Signes manifestant que l’organisme du cheval est en train de se défendre contre la maladie.

Mais il faut considérer sérieusement chaque cas. La mortalité peut survenir dans les situations où la maladie n’a pas été prise en charge à temps.

Comment protéger mon cheval contre les tiques ?

L’entretien de l’environnement du cheval est la principale action à mener. La tique évolue en toute sécurité dans un paysage où l’herbe est haute, en lisière de bois, dans les broussailles et les buissons.

Si vous souhaitez couper l’herbe sous le pied à ces parasites, il convient de faucher (ou broyer) systématiquement les refus dans les pâtures. Plus l’insecte sera exposé, plus il sera susceptible de succomber au froid de l’hiver.

Sans raser les parcelles de bois bordant vos prairies, le fait de contenir la lisière en broyant la végétation basse, permettra de perturber l’environnement des tiques.

Dans les périodes propices à l’apparition des tiques, une inspection régulière et minutieuse de vos équidés est indispensable. Prenez le temps de vérifier chaque partie de votre cheval. Car bien que nous retrouvions fréquemment ces parasites sur la jugulaire, le poitrail ou l’auge, elles peuvent parfaitement se loger sur l’intérieur d’une cuisse ou d’un antérieur. Les tiques cherchent les zones où la peau est la plus fine.

Si vous découvrez une ou plusieurs tiques sur votre cheval, surtout ne jamais les arracher à la main. La tête du parasite pourrait rester attacher à votre cheval. En tel cas, cela pourrait créer une petite infection opportuniste.

L’emploi d’une pince à tique est le moyen efficace pour ôter en entier le parasite de votre cheval. Ecrasez soigneusement la tête et ne la rejetez pas dans l’environnement immédiat de votre cheval comme du vôtre.

En complément, vous pouvez utiliser de répulsifs et acaricides efficaces à vaporiser ou appliquer sur la robe de votre cheval avant une balade en forêt ou régulièrement s’il vit au pré. Leur durée d’action varie d’un produit à l’autre : les produits chimiques ont en règle générale une durée d’action plus longue que les produits naturels.

En cas de doute sur l’état de santé de son cheval, notamment quand rien n’explique des symptômes courant comme la fièvre associée à une baisse d’appétit et de forme, il convient de consulter votre vétérinaire afin qu’il pratique un examen complet.

Source : R.DELHOMME et Cheval Energy